Publicité

Le fils du directeur sportif de l'OM abattu à Marseille

MARSEILLE (Reuters) - Adrien Anigo, fils du directeur sportif du club de football de l'Olympique de Marseille José Anigo, a été tué jeudi par balles dans le XIIIe arrondissement de Marseille par des motards qui ont pris la fuite, a-t-on appris de sources policières. Il s'agit du deuxième règlement de compte mortel dans la même journée enregistré dans les Bouches-du-Rhône après le meurtre d'un homme de 24 ans à La Ciotat. il porte à 15 le nombre de personnes tuées de cette façon depuis le début de l'année en région marseillaise. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a souhaité que les responsables politiques de tous bords se rassemblent autour d'un "plan pour Marseille" et d'un "pacte national" contre le trafic de drogue, auquel plusieurs de ces meurtres sont liés. Adrien Anigo, dernière victime en date, a été exécuté peu avant 16h00 dans le quartier de Frais Vallon, dans les quartiers nord de Marseille, au moment où il descendait de son véhicule. Il a été tué de plusieurs balles de gros calibre, dont une dans la tête, par deux motards qui ont pris la fuite, a-t-on précisé de source policière. "C'est bien le fils de José Anigo", a dit cette source. José Anigo, ancien joueur et entraîneur de l'OM, est une figure du club, dont il est le directeur sportif. Son fils avait été arrêté et soupçonné de faire partie du gang des bijoutiers responsable de 13 attaques de bijouteries en 2006-2007 pour un butin estimé à plus de 1,5 million d'euros. Les braqueurs présumés avaient été confondus par la plaque d'immatriculation d'un véhicule utilisé lors de l'attaque d'un bureau de poste, qui s'est révélé être une voiture louée par Adrien Anigo pour le compte de l'OM. La cour de cassation a toutefois ordonné la remise en liberté d'Adrien Anigo en février 2010 en raison d'un vice de procédure soulevé par leur avocat. Un membre du gang des bijoutiers a été abattu par la police espagnole en 2011 lors d'une attaque à main armée à Alicante. OPÉRATION DE POLICE Dans la matinée, un homme de 24 ans a été abattu à la Ciotat, à une trentaine de kilomètres de Marseille. Il a été atteint par une dizaine de balles devant l'entrée de la société Urbaser Environnement au moment où il allait prendre son service. Connu des services de police pour des "faits mineurs", il était décrit comme un "salarié sans histoire" de cette société spécialisée dans la gestion des déchets, qui s'occupe notamment du nettoyage des chaussées et des trottoirs de plusieurs arrondissements de Paris dans le cadre d'un contrat estimé à plus de 36 millions d'euros. Au total, 15 personnes ont été tuées dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l'année, dont 11 à Marseille. En 2012, 24 règlements de comptes mortels ont eu lieu dans le département, dont 18 à Marseille, la plupart sur fond de rivalités autour du trafic de stupéfiants. Marseille compte une quarantaine de cités sensibles qui généreraient chacune des bénéfices de l'ordre de 40.000 euros par jour, essentiellement à travers le trafic de drogue. Au moment où les armes ont une nouvelle fois retenti dans les quartiers nord de Marseille, la police a mené une opération de grande envergure dans une cité sensible du sud de la ville. Près de 200 hommes ont investi la cité de la Cayolle, dans le IXe arrondissement de Marseille. Cette opération s'inscrit dans le cadre de celles déjà été menées dans une vingtaine de cités du périmètre des deux zones de sécurité prioritaire (ZSP) qui ont été mises en place au nord et au sud de la ville. Le 17 juin à la Castellane, dans le nord de Marseille, les policiers ont ainsi saisi plus de 1,3 million d'euros en liquide, fruit direct du trafic de drogue et d'armes. Jean-François Rosnoblet, avec Nicolas Bertin et Jean-Baptiste Vey