Création d'une alliance UE-Afrique sur le climat

A l'occasion du sommet pour la paix et la sécurité en Afrique, la France a annoncé la création d'une alliance entre l'Union européenne et l'Afrique sur les objectifs à atteindre lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques prévue à Paris en décembre 2015. /Photo prise le 7 décembre 2013/REUTERS/Thibault Camus/Pool

PARIS (Reuters) - La France a annoncé samedi la création d'une alliance entre Européens et Africains sur les objectifs à atteindre lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques prévue à Paris en décembre 2015. Réunis dans la capitale française dans le cadre du sommet pour la paix et la sécurité en Afrique, une quarantaine de dirigeants africains sont convenus de la nécessité de parvenir à un accord afin de contenir l'évolution des températures en deçà de 2°C à l'horizon 2100. "Nous avons décidé de former une alliance, les Européens et les Africains, pour réussir la conférence sur le climat de 2015 qui se tiendra à Paris", a déclaré François Hollande lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet. "Nous avons réussi à nous donner des objectifs notamment en matière de climat, nous avons l'obligation d'avoir un succès", a-t-il ajouté. A ses côtés, le président tanzanien Jakaya Kikwete a insisté sur le fait que l'Afrique était à la fois le continent qui souffrait le plus du changement climatique et celui qui émettait le moins de gaz à effet de serre, avec seulement 3% des émissions globales de CO2. "Ce que nous espérons obtenir c'est un accord qui soit contraignant sur le plan climatique", a-t-il déclaré. "Pour cela, il faudrait que tout le monde comprenne bien que l'Afrique doit travailler main dans la main avec l'Europe." "Si nous trouvons des synergies, des positions communes, alors nous serons capables de faire venir d'autres groupements, d'autres Etats qui pourront se réunir avec nous, ce qui nous permettra de réussir la réunion de Paris." RÉALISME Un appel lancé à l'ensemble de la communauté internationale, auquel s'est joint le président du Conseil européen Herman Van Rompuy. "Soyons réalistes : pour que les choses bougent réellement, nos seuls efforts européens n'auront de sens que si nous pouvons avoir la masse critique et la cohérence indispensables pour convaincre les grandes économies et les grandes puissantes asiatiques", a-t-il dit. Parmi les engagements pris samedi figure une plus forte mobilisation des financements publics français en faveur de la lutte contre le changement climatique, dans le cadre de l'aide publique au développement. Les infrastructures financées ou co-financées par l'Agence française de développement (AFD) devront faire l'objet de "stress test" (tests de résistance) climat "au plus tard en 2015". Les participants se sont aussi engagés à réduire "drastiquement le coût des énergies renouvelables en Afrique", a dit le ministre délégué chargé du développement Pascal Canfin, qui a qualifié la réunion de 2015 de "rendez-vous majeur". François Hollande "l'a dit ce matin : s'il n'y a pas d'accord à Paris en décembre 2015 pour contenir le dérèglement climatique, il n'y a quasiment aucune chance de (le) maintenir ensuite dans des proportions maîtrisées", a-t-il ajouté. "S'il n'y pas d'accord, la crédibilité du processus onusien sur ce thème sera très certainement définitivement mise à mal", a-t-il ajouté. La France avait déjà tenté, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, de faire alliance avec les pays africains avant la conférence de Copenhague sur le climat, qui s'était soldée par un échec, en décembre 2009. Marine Pennetier, édité par Emmanuel Jarry