Compromis en vue pour l'agrandissement du Canal de Panama

PANAMA (Reuters) - L'Autorité du Canal de Panama (APC) et le consortium d'entreprises privées chargé d'agrandir l'ouvrage se sont rapprochés mardi d'un compromis sur les surcoûts des travaux en cours, chacune des deux parties proposant un nouveau plan de financement.

Le dossier, qui porte sur la répartition des quelque 1,6 milliard de dollars de surcoûts accumulés par le chantier, menace de paralyser ce projet de 5,25 milliards de dollars, censé élargir et creuser le canal qui est aujourd'hui l'un des points de passage clés du commerce maritime mondial.

Chaque partie s'est déclarée prête à injecter au moins 100 millions de dollars mais le consortium Grupo Unidos por el Canal (GUPC), emmené par le géant espagnol du BTP Sacyr, a précisé dans un communiqué avoir demandé à l'exploitant du canal une avance de 400 millions de dollars.

L'APC avait auparavant proposé un plan de financement en commun de 283 millions de dollars (208 millions d'euros), moins intéressant pour les entreprises du consortium puisqu'il impliquerait qu'elles apportent de nouveaux capitaux alors que l'APC avancerait simplement des sommes qu'elle aurait de toute façon dû débourser un jour.

Le responsable de l'APC, Jorge Quijano, a précisé que la proposition était conditionnée au retrait de la menace de suspension des travaux lancée par le consortium le 20 janvier et au réexamen de son estimation des dépassements de coûts par un comité d'arbitrage.

Dans le cadre de cette proposition, l'autorité du canal et le consortium apporteraient chacun 100 millions de dollars de garanties pour s'assurer que les travaux se poursuivront et l'ACP propose d'accorder en plus un prêt de 83 millions de dollars, a dit Jorge Quijano à la presse après une réunion avec le consortium des constructeurs.

Le consortium GUPC regroupe, outre Sacyr, l'italien Salini Impregilo, le belge Jan De Nul et le panaméen Constructora Urbana.

L'APC n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat sur la contre-proposition de GUPC.

"Le Canal de Panama ne peut pas se permettre que les travaux soient arrêtés", avait auparavant dit Jorge Quijano.

Entamés en 2007, les travaux sont censés doubler la capacité du canal. Ils sont achevés à 72% selon le site internet de l'APC.

Lomi Kriel; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand