Claude Bartolone s'en prend violemment à l'Europe sur les Roms

Evacuation d'un campement illégal de Roms à Vaulx-en-Velin, en août dernier. Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale, estime que l'Union européenne ne comprend pas les difficultés engendrées en France par l'ouverture des frontières aux Roms de Bulgarie et de Roumanie./Photo prise le 23 août 2013/ REUTERS/Emmanuel Foudrot

PARIS (Reuters) - Claude Bartolone s'en est violemment pris vendredi à la Commission européenne, qui ne comprend pas selon le président de l'Assemblée nationale les difficultés engendrées en France par l'ouverture des frontières aux Roms de Bulgarie et de Roumanie. La commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, a vivement critiqué mercredi le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a affirmé que les Roms avait vocation à retourner dans leur pays, peu d'entre eux souhaitant selon lui s'intégrer en France. La position de la commissaire a irrité le président socialiste de l'Assemblée nationale. "Si vous me faites parler d'elle, je ne vais pas être agréable", a dit vendredi Claude Bartolone sur Europe 1. "Elle est tout ce qui nous amène à ne plus aimer l'Europe. L'Europe ne peut pas être l'Europe des pères ou des mères fouettards. Au lieu de venir nous menacer, elle devrait venir sur le terrain voir ce qui ne marche pas dans les décisions prises par l'Europe. On en a ras-le-bol de ces commissaires européens, de ces Barroso et de leurs enfants, qui n'ont comme vision de l'Europe que l'Europe de la sanction", a-t-il ajouté. Dans la polémique sur les Roms qui fait rage en France, Arnaud Montebourg a pris vendredi la défense de Manuel Valls, accusé la veille par la ministre du Logement, Cécile Duflot, de mettre en danger le pacte républicain. "Qu'est-ce qu'il se passe sur le terrain ? Une exaspération considérable, des campements illicites, des occupations sans droit ni titre, des problèmes sanitaires, des problèmes de délinquance et je voudrais dire que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls n'a pas la tâche facile", a dit le ministre du Redressement productif sur RTL. "Il a des élus qui lui demandent d'intervenir et il le fait. Il procède à des reconduites à la frontière qui sont légales parce qu'il y a des actes de délinquance et des problèmes de sécurité et je crois qu'il a des résultats. Il faut rendre hommage au ministre de l'Intérieur", a ajouté Arnaud Montebourg. Cécile Duflot a appelé jeudi François Hollande à "réparer les blessures" provoquées par les propos de Manuel Valls sur les Roms qui ont déclenché un tollé au sein d'une partie de la gauche. Elle a estimé que Manuel Valls était allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain", une position destinée peut-être à ressouder les écologistes dont le parti traverse des turbulences. Le ministre de l'Intérieur a affirmé mardi que les Roms avaient vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie, jugeant leur mode de vie en confrontation avec celui des Français. Ces propos ont mis mal à l'aise plusieurs personnalités de la majorité. Les démantèlements de camps de Roms se sont multipliés ces dernières semaines à Lille, Lyon, La Courneuve ou Marseille, quelques mois avant l'ouverture du droit au travail pour les citoyens roumains et bulgares, le 1er janvier 2014. Patrick Vignal, édité par Yves Clarisse