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Campagne de prévention aux Antilles contre le chikungunya

LE CHIKUNGUNYA

par Cécile Everard FORT DE FRANCE Martinique (Reuters) - La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est rendue quarante huit heures aux Antilles pour prendre la mesure de l'épidémie de chikungunya qui sévit en Guadeloupe et en Martinique et rappeler à la population les gestes de prévention. Le chikungunya, virus transmis par les piqûres de moustiques, est apparu depuis fin 2013, touchant pour la première fois des territoires déjà habitués à la dengue. "La prévention passe d'abord par la destruction des gîtes larvaires de moustiques. Il faut aussi se protéger soi-même et protéger les autres, en se couvrant de répulsif", a martelé Marisol Touraine tout au long de son séjour, concentré sur les visites de quartiers, d'hôpitaux et d'établissements recevant des personnes vulnérables. La venue de la ministre coïncidait avec le lancement de campagnes de communication destinées à mobiliser la population autour de la lutte contre le chikungunya, alors que la saison des pluies débute et que des centaines de milliers de visiteurs sont attendus durant les grandes vacances. L'État a envoyé des renforts aux Antilles: des cadres de santé pour les Agences régionales de santé, des pompiers et des militaires de la sécurité civile pour aider à la destruction de gîtes larvaires, et des contrats aidés pour expliquer aux populations les bons gestes à effectuer. "Nous répondons aux besoins de la population tels qu'ils apparaissent. Si des renforts sont encore nécessaires, nous enverrons de nouveaux renforts", a précisé Marisol Touraine. Selon le point hebdomadaire de la Cellule interrégionale épidémiologique Antilles-Guyane du 16 juillet, il y a eu plus de 116.000 cas de chikungunya dans les Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélémy) depuis le mois de novembre 2013. Le chikungunya est une maladie due à un virus véhiculé par un moustique, l'Aedes Aegypti. Elle se caractérise par une fièvre qui persiste plusieurs jours et des douleurs articulaires intenses, qui durent le plus souvent une dizaine de jours, mais parfois plusieurs mois. La Cire Antilles-Guyane mène actuellement une enquête de séroprévalence, afin connaître la proportion de personnes déjà touchées par le chikungunya, qui ne peut s'attraper qu'une seule fois. Les chiffres des dernières semaines montrent une légère tendance à la stabilisation. Lors de son passage en Guadeloupe, Marisol Touraine a annoncé que les "médicaments antidouleur et contre la fièvre sur présentation d'une ordonnance chikungunya" seraient remboursés à 100% par l'assurance-maladie. Ses conseillers ont précisé par la suite que ces remboursements s'appliqueraient à l'ensemble des soins en rapport avec le chikungunya. En outre, les "jours de carence pour les arrêts de travail répétés" liés à la maladie seront supprimés, pendant toute la durée de l 'épidémie. Depuis le début de l'épidémie, 23 décès ont été enregistrés dans les hôpitaux de Saint-Martin, de Guadeloupe et de Martinique. 22 d'entre eux sont des décès indirects, c'est-à-dire que "les patients présentaient une ou plusieurs autres pathologies très graves". (édité par Gérard Bon)