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Le Burkini en lycra flotte sur le littoral algérien

Capture d'écran du site Taqwastyl.

La mode cette année est à la pudeur. Le burkini, le hijab de plage, connaît un succès croissant. Ainsi la morale est sauve, la concupiscence tenue à distance et le chic préservé.

Le paréo s’envole au vent mesquin. Le deux-pièces est une offense à la morale. Il reste le burkini, cette trouvaille vestimentaire, qui fait fureur cet été sur les plages en Algérie, et dans tout le Maghreb. Dans l’été qui meurt doucement, la tendance générale fut cette année à la «pudeur».

Qu’est-ce au juste que le burkini, aussi appelé maillot hijab ? Créé par un styliste turc en 2007, ce justaucorps en lycra est assorti d’un pantalon, d’une petite robe et d’une cagoule recouvrant la tête et le cou. Comptez entre 55 et 65 euros pour cet ensemble de plage.

Un progrès ?

Mais que cache ce succès ? Le burkini témoigne-t-il d’une démocratisation ou d’une moralisation des plages ? Contrairement à ce qu’on pourrait immédiatement penser, l’Algérie ne serait pas tombée dans la nuit polaire en adoptant le burkini. Fatma Oussedik, anthropologue et professeur de sociologie à l’université d’Alger II, apporte d’éclairants éléments de réponse : «D’abord, comprendre que les femmes négocient avec leur univers et l’ordre social. Le vêtement, dans toutes les sociétés, contribue à inscrire les hommes comme les femmes dans un paysage social. L’espace balnéaire est un espace dans lequel les Algériennes n’étaient pas présentes. Ces endroits étaient fermés à leur présence. Un trop petit nombre avait accès aux plaisirs balnéaires, dans un pays situé au bord de la Méditerranée. Les autres femmes s’y rendaient la nuit ou se baignaient, loin des regards, entièrement vêtues.»

Osons l’anachronisme : la France, sous la Restauration, a connu une version assez proche du burkini, mais un burkini en laine vierge, qui prenait l’eau et qui mettait trois jours à sécher.

Dans son ouvrage remarquable L’Occident et le désir du rivage (1750-1840), l’historien Alain Corbin écrit ceci : «Nous sommes en 1840, à Royan : la pudeur et la (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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